II) 2/ a. La télévision s'invite sur Internet
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On constate tout d'abord une envolée de la télévision de rattrapage, aussi appelée « replay » Ce service offre la possibilité de regarder un programme en différé, autrement dit après sa diffusion à l'antenne, pendant une durée de sept jours. Le replay séduit de plus en plus de français puisqu'ils sont déjà plus de 16 millions à avoir déjà eu recours à cette méthode de consommation. Parmi eux, la majorité (55,1%) a moins de 35 ans. Autre preuve du succès du replay, le nombre de programmes qui ont été visionnés : fin 2012, ce sont 3,5 milliards de vidéos qui avaient été regardées en replay soit deux fois plus qu'en 2011. Parmi les programmes les plus regardés en différés se trouvent les fictions et la télé réalité. Les documentaires quant à eux intéressent peu les adeptes du replay. Le direct reste au final prédominant face à ce mode de consommation.
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Autre facteur qui a considérablement changé l'usage de la télévision : la Vidéo à la Demande (VOD ou VàD). En France il existe 68 plates-formes de VOD dont Canal Play qui totalise plus de 40000 films, séries, spectacles... Il y a trois ans, 45 millions de programmes avaient été visionnés ce qui est deux fois plus qu'en 2009. Malgré la baisse des dépenses consacrées au cinéma et à l'achat de DVD, les dépenses liées à la vidéo à la demande sont en hausse. En 2012 on estimait qu'un foyer français dépensait en moyenne 294 euros en programmes audiovisuels.
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Aujourd'hui, les programmes n'existent non plus seulement à la télévision mais aussi sur Internet. En effet, bien qu'il existe aujourd'hui 239 chaînes numériques dans le paysage audiovisuel français, l'internaute peut facilement accéder à des milliers d'autres chaînes plus spécialisées sur des sites de partage de vidéos en ligne tels que Dailymotion ou Youtube. Créée il y a bientôt dix ans, Youtube est un site sur lequel chacun peut y héberger des vidéos, les commenter, les partager... Depuis son lancement, cette filiale de Google a connu une ascension fulgurante. Chaque mois c'est plus d'un milliard d'internautes qui s'y connecte, faisant ainsi de Youtube l'une des pages Web les plus visitées dans le monde. Son succès s'explique probablement par la liberté qu'offre ce service digital. Poster des vidéos sur ce site est effectivement gratuit et illimité. C'est pour cette raison que des milliers de vidéastes amateurs font le choix d'ouvrir leur propre « chaîne » sur laquelle ils peuvent mettre en ligne des vidéos en tout genre. Peu à peu les contenus se sont professionnalisés notamment grâce à l'arrivée de la publicité et aux investisseurs financiers. Ainsi tous les internautes peuvent dès lors créer leur « propre télévision » en choisissant ce qu'ils veulent regarder (humour, musique, bien-être...). Toutefois les programmes qui sont proposés sur Youtube par exemple sont totalement différents de ceux proposés sur des chaînes de télévision traditionnelles. En effet, les émissions du Web sont destinées à un public jeune, qui se lasse rapidement. Les contenus diffusés sur les chaînes Youtube doivent donc être interactifs et répondre aux attentes des adolescents afin que ces derniers restent jusqu'à la fin de la vidéo.En 2012, Youtube a investi 100 millions de dollards pour lancer treize chaînes thématiques dont « Studio Bagel », chaîne humoristique regroupant des jeunes talents issus du Web. Réunissant au total plus d'un million d'abonnés, le collectif de cette chaîne s'est même vu invité sur Canal+ pour animer des pastilles humoristiques. Le Web n'a donc plus de frontière avec la télévision. Toutefois « Studio Bagel » est la seule chaîne des treize qui a rendu retour sur investissements autrement dit qui a été rentable à Youtube.
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Au vu du fort potentiel de ces réseaux sociaux que sont Youtube et Daiymotion, les chaînes de télévision traditionnelles ont décidé depuis peu d'investir dans la création de MCN (multi-channel networks). Autrefois sur la défensive, les grands groupes audiovisuels y voient aujourd'hui le moyen d'augmenter leurs revenus financiers annuels tout en élargissant la visibilité de leurs chaînes. D'après Antoine Nazaret, responsable des contenus français chez Dailymotion, «Les MCN sont aujourd'hui - aux Etats-Unis mais pas seulement - des acteurs extrêmement puissants en termes d'audience et de revenus sur les plateformes de partage de vidéos, et ce, souvent loin devant des acteurs plus traditionnels de l'audiovisuel ». Ainsi, le groupe Canal+ a lancé au mois de décembre 2013 un réseau multi-chaînes sur Youtube autour de ses émissions phares et de chaînes thématiques sur le cinéma, la musique, les séries... Le groupe audiovisuel a également créée en parallèle un label nommé « Canal Factory » en vue de faire émerger de nouveaux jeunes talents issus du Web.Le groupe TF1 qui était quant à lui fermement opposé à Youtube depuis quelques années a récemment mis fin au « contentieux judiciaire » qui existait entre les deux entreprises. Ces dernières ont clairement annoncé vouloir collaborer ensemble afin de créer des « chaînes et contenus originaux sur la plate-forme ».Les producteurs ont eux aussi repérer le haut potentiel de ces plate-formes. Endemol, l'une des sociétés de production les plus importantes au monde, a investi 30 millions d'Euros pour créer le label « Endemol Beyond » destiné à produire du divertissement sur tous les types de sites de partage de vidéos.
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Du fait d'un coût de production trop élevé et d'audiences relativement faibles, certaines émissions télévisées se sont vues retirées de l'antenne par des groupes de télévision. Ainsi les animateurs de ces programmes ont parfois été contraints de basculer leurs programmes sur d'autres supports. L'émission Taratata a par exemple été arrêtée après vingt ans de diffusion sur France 2. Toutefois, suite à une pétition signée par plus de 200 000 personnes, Taratata est finalement redirigé sur Internet sur la chaîne Youtube « Taratata On Air ».
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